Certes Yend n’était pas étudiant (un grand regret pour lui). Cependant, il adorait se promener dans l’université de Shinjuku, principalement parce que ça grouillait de jolies filles (impressionnant le nombre de belles nanas dans cette fac !). Il s’installa sur un banc, sortit une cigarette de sa poche et l’alluma. Il savait qu’il n’avait pas grand chose à faire, que ces demoiselles viendraient d’elle-même. Il eut raison. A peine cinq minutes plus tard, trois jeunes filles vinrent à lui.
– Salut ! dit la première. Dis-moi, on t’a jamais vu ici ? Tu es nouveau ?
« Lord » sourit. En plus d’être jolie, les filles d’ici n’ont pas froid aux yeux.
– Pas vraiment. J’aime me balader ici. C’est calme.
Et il ne put s’empêcher de rajouter avec un ton fier.
– Je suis médecin. J’ai mon cabinet dans la banlieue de Shinjuku.
Les trois filles ne purent retenir un gloussement.
– Yori, Akari et moi on a cours. On vous laisse.
– Très bien. On se revoit ce soir.
Les deux amies de Yori firent un clin d’œil complice à leur comparse qui restait avec le séduisant jeune homme.
– Tu t’appelles Yori, alors ? Moi c’est Yend.
– Enchantée, Yend. Tu sais, j’adore ton œil en or. C’est une lentille ?
– Non, c’est naturel. Je suis né avec.
Yori pouffa, ne sachant pas si elle devait prendre cela au sérieux ou si c’était une blague.
Quoi qu’il en soit, ils passèrent l’après-midi ensemble. Yend appris qu’elle avait un petit copain, mais en fait, cela ne semblait pas la déranger (et pour dire vrai, cela ne dérangeait pas Yend non plus).
Vers 17 heures, une brute épaisse s’approcha d’eux.
– Qu’est-ce que tu fous, Yori ? C’est qui ce naze ?
– Ferme-là, Ayame. C’est juste un ami.
– Ton ami, je vais le réduire en bouillie.
– Non s’il te plait, ne fait p…
– Eh ! Le gros tout moche, grogna Yend en coupant la parole à Yori. Barre-toi, tu veux ? Tu dérange mon après-midi de rêve. J’ai horreur de ça.
– Yend, non ! Ayame fait parti du club des arts martiaux de la fac. Et il est dans les meilleurs.
– Ouaip ! Ce que vient de te dire « ma » copine est juste. Mais maintenant que tu m’as provoqué, tu ne peux plus faire machine arrière.
– Ok. Allons dans un endroit plus reculé alors. J’ai déjà envie de te faire taire. Et le plus vite sera le mieux.
Ils se retrouvèrent donc dans un petit parc non loin de l’université. Tout de suite, Ayame fonça sur Yend, son poing armé. « Lord » esquiva naturellement l’attaque. Son adversaire fut étonné que sa droite n’ait pas aboutit, alors il recommença encore et encore. Yend esquiva toutes les attaques avec une facilité déconcertante. On aurait pu croire à une danse. Une fois que Ayame commençait à fatiguer, Yend retira ses lunettes de soleil, pour utiliser le pouvoir de son œil d’or. Il ne savait pas encore quel point nerveux il allait cogner. Il se décida pourtant rapidement. Il fonça avec une rapidité extrême sur sa proie, et pressa un point au niveau du plexus, puis recula de deux pas.
– Eh ! répliqua Ayame. Qu’est-ce que tu m’as fait ? Je ne peux plus bouger un seul membre de mon corps !
En effet, il était totalement tétanisé.
– C’est fini. Tu as perdu, Ayame.
– Tu crois ça ? Tu vas voir ce que je p…
Yend termina la conversation par un magistral coup de pied en pleine tête, qui assomma littéralement Ayame.
Yori, qui avait assisté au combat, hurla comme une hyène.
– Mais qu’est-ce que tu as fait à mon mec ? Tu es malade toi ?
Pfff… Au fond, ce sont toutes les mêmes… Qu’est-ce que c’est chiant, une fille. Il tourna les talons, pour rentrer chez lui, alors que le brouhaha des cris et des plaintes de Yori résonnaient dans sa tête.
Bah ! Une après-midi sympa avec une belle nana, et un petit combat pour se décrasser… Malgré tout, ce n’était pas forcément une mauvaise journée…